Les Saisons

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16

Novembre

Première

  • 25 novembre 2023 au Palais des Festivals de Cannes • Festival de Danse Cannes - Côte d’Azur France | Première avec l’Orchestre Royal de Versailles dirigé par Stefan Plewniak 14, 15, 16, 17 décembre 2023 • Opéra Royal de Versailles

Musique

  • Antonio Vivaldi & Giovanni Antonio Guido

Chorégraphie

  • Thierry Malandain

Décor et costumes

  • Jorge Gallardo

Lumières

  • François Menou

Réalisation costumes

  • Véronique Murat, Charlotte Margnoux, assistées d'Anaïs Abel

Réalisation décor

  • Frédéric Vadé

Réalisation accessoires

  • Annie Onchalo

Réalisation décor et accessoires

  • Nicolas Rochais, Gorka Arpajou, Félix Vermandé, Raphaël Jeanneret, Christof t’Siolle, Txomin Laborde- Peyre, Maruschka Miramon, Karine Prins, Sandrine Mestas Gleizes, Fanny Sudres et Fantine Goulot

Coproducteurs

  • Château de Versailles Spectacles - Opéra Royal de Versailles Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles • Festival de Danse de Cannes - Côte d’Azur France • Teatro Victoria Eugenia - Ballet T - Ville de Donostia San Sebastián • Opéra de Saint-Etienne • Theater Bonn - Allemagne • Teatro la Fenice - Venise (Italie) • CCN Malandain Ballet Biarritz

Partenaires

  • Opéra de Reims • Espace Jéliote d’Oloron Sainte-Marie • Théâtre Olympia d’Arcachon | Soutiens | Fonds de dotation Malandain pour la Danse • Suez • Association Amis du Malandain Ballet Biarritz • Carré des Mécènes du Malandain Ballet Biarritz

Ballet

  • pour 22 danseurs

Durée

  • 60 minutes

Dossier de présentation

Note d'intention

Sur une idée de Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles et de Stefan Plewniak, violoniste et premier chef d’orchestre de l’Opéra royal de Versailles, cette création dont la première verra le jour en novembre 2023, réunit les célébrissimes Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi et celles méconnues de son contemporain et compatriote Giovanni Antonio Guido.

Ayant déployé leur énergie passionnée bien avant leur publication à Amsterdam en 1725, les premières forment un cycle de quatre concertos pour violon nommés naturellement : le Printemps, l’Été, l’Automne, l’Hiver. Pour chaque titre, trois mouvements, dont la virtuosité n’est pas le but essentiel. Nouveau en ce temps-là, ils sont précédés de sonnets attribués à Vivaldi et offrent une succession de scènes agrestes célébrant la nature de manière descriptive.

Figurant parmi les opus les plus mondialisés : plus de mille enregistrements à ce jour, sans compter les concerts, les catalogues de musiques d’attente téléphonique et les spots publicitaires, cet hymne universel à la nature redécouvert au milieu du XXe siècle, possède la faculté de plaire. D’où son immense popularité, d’où aussi la lassitude, voire le rejet que l’oeuvre peut soulever. Ainsi après Igor Stravinski déclarant en 1959 : « Vivaldi est grandement surestimé - un type ennuyeux qui pouvait composer la même forme tant de fois » (1) , on parlera de musique facile jusqu’à dire avec le compositeur Luigi Dallapiccola, ou bien à nouveau Stravinski (2) , que « le prêtre roux » composa « cinq cents fois le même concerto ». Ce qui est faux et parfaitement injuste.

Cela étant, dans toute leur grandeur, dans toute l’étendue de leurs promesses, il est vrai que les Quatre Saisons du musicien Vénitien ont tellement été entendues, tant exploitées jusqu’au malentendu, qu’en réaction, devenues de véritables rengaines, elles peuvent agacer, susciter la plus totale indifférence, ou bien dans notre cas envahir de pensées mélancoliques. Et plus encore dans le climat désenchanté et corrompu d’aujourd’hui, où la dégradation de la nature constitue une menace existentielle. En contrepoint, le mot nature signifiant littéralement « naissance », en raison de leur caractère inédit, les Quatre Saisons de l’année de Giovanni Antonio Guido devraient apporter un air frais, un renouveau, un motif d’espérance.

Publiées à Versailles autour de 1726, mais peut-être antérieures à celles de Vivaldi, puisqu’elles pourraient avoir été écrites vers 1716 pour le vernissage de quatre tableaux peints en ovale par

Jean-Antoine Watteau : sur le thème des saisons ils ornaient l’hôtel parisien de Pierre Crozat, trésorier de France, mécène et collectionneur. Quant à Guido, violoniste Génois de premier ordre, il était alors membre de la musique particulière de Philippe d’Orléans, régent de France, avant de passer au service de son fils Louis. Écrites sous la forme française de la Suite de danses, à l’instar de Vivaldi, la partition met en musique quatre poèmes anonymes : les Caractères des saisons. Des changements saisonniers que Guido s’attache à décrire en ajoutant des notes de vert, de bleu et de rose très pâle. Mais aussi des divinités champêtres comme dans les Saisons de l’abbé Jean Pic représentées à l’Académie royale de musique de 1695 à 1722 dans une chorégraphie de Louis Pécour. Sur des airs de Pascal Collasse et Louis Lully, le ballet comptait quatre « entrées », chiffre sacré associé à la création, à l’équilibre, à l’harmonie. Quatre portes que nous allons franchir pour marcher sur les sentiers de l’idéal.

Jusqu’où irons-nous ainsi ? Je ne sais… Les coups d’archets de Guido imitent respectueusement le cours des saisons, mais nous sommes au théâtre, où tout est faux et se perd dans l’atmosphère.

C’est la nature du problème du chorégraphe aux prises avec les limites de son art. Alors que la solution, si nous voulons continuer de contempler la nature quand elle ouvre son coeur au printemps est de la respecter sans limite et faux-semblants.

Après les hymnes à l’humanité et au vivant que furent le Sang des étoiles (2004), Noé (2017), la Pastorale (2019), Sinfonia (2020) ou encore l’Oiseau de feu (2021), l’idéal serait que les Saisons ne deviennent pas fausses à force de vouloir être vraies.

Thierry Malandain, octobre 2022

(1) Conversations with Igor Stravinsky, Robert Craft, 1959, p.84

(2) Vivaldi : Amour de la Musique, Marc Pincherle, 1955, p.55

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