Les Biches

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Les Biches, CCN Malandain Ballet Biarritz

24

Février

Créé

  • le 24 février 2002 à l’Esplanade Saint-Etienne

Musique

  • Francis Poulenc

Chorégraphie

  • Thierry Malandain & Bronislava Nijinska, avec l’aimable autorisation de Nathalie et George Raetz

Décor et costumes

  • Jorge Gallardo

Conception lumières

  • Jean-Claude Asquié

Ballet

  • pour 14 danseurs

Durée

  • 34 minutes

Note d'intention

Ce ballet en un acte chorégraphié par Bronislava Nijinska dans un décor et des costumes de Marie Laurencin fut créé le 6 janvier 1924 par les Ballets russes à l’Opéra de Monte-Carlo. Sans intrigue particulière, il réunissait quelques jeunes femmes sophistiquées et trois jeunes hommes dans une vaste pièce blanche inondée par le soleil pour un marivaudage distingué et plein d’ironie. Apparaissait Vera Nemtchinova dans le rôle de la belle inconnue, Bronislava Nijinska dans celui de l’hôtesse, puis deux jeunes filles célébrant la douceur du mois de mai. En 1923, rien ne pouvait ravir davantage Francis Poulenc, grand admirateur des Ballets russes, que cette commande de Serge Diaghilev. Celui-ci suggéra d’écrire un ballet d’atmosphère, une sorte de Sylphides modernes. « J’eus l’idée, dit le compositeur, de ces fêtes galantes où l’on pouvait comme dans certains tableaux de Watteau, ne rien voir ou imaginer le pire ». Les Biches sont le ballet du plaisir – plaisir où l’on prolonge une interminable enfance. Un joyeux tumulte, "une folle prospérité au bord d’un précipice" écrit Maurice Sachs, puisque sans le savoir, les Années Folles dansent sur un volcan. Ce contexte historique, le souhait initial de Diaghilev, et la chorégraphie même de Nijinska ont été autant d’informations pour aborder cette relecture. Mais, c’est aussi un élément des costumes dessinés par Marie Laurencin qui m’a ouvert la voie. Ces Biches, comme des oiseaux de paradis, sont parées de plumes. Ce détail vestimentaire permet de renouer avec la suggestion de Diaghilev, car des plumes ornent également les ailes des Sylphides. La vaste pièce blanche peut alors se remplir d’un ciel où évoluent des êtres célestes. A la porte de ce paradis, comme surgissant du passé, apparaissent dans la chorégraphie originale de Nijinska : une belle inconnue, l’hôtesse, puis deux jeunes filles célébrant la douceur du mois de mai.
Thierry Malandain

Presse

Scène dépouillée, danseurs sculptés, lumières tamisées, le ballet Les Biches apportait au public tout un plaisir. Celui d’une page pleine de charme, fluide et d’une légèreté non seulement due aux plumes qui parsemaient le sol, mais aussi au talent des danseurs. Poulenc brille dans cette pièce où il déploie charme et verve. Thierry Malandain lui a donné grâce et beauté. Les Biches de Malandain comme des oiseaux de paradis, sont parés de plumes, un accessoire dont les danseurs ont habilement tiré profit. Ils ont traduit un chant d’amour presque céleste dans une coordination parfaite. Moment précieux emprunté à la chorégraphie originale de Bronislava Nijinska (1924) la superbe entrée de « la belle inconnue » a fait forte impression. Thierry Malandain a conduit le public à la porte du paradis.
La Tribune, Martine Goubatian • 25 février 2002
 
La vaporeuse plume rose qui est l’unique et omniprésent accessoire, de l’intrigant début au final éblouissant, est un clin d’œil à la version originale dans laquelle les jeunes coquettes l’arboraient dans leur coiffure. […] Sa danse est coulante, souple, musculaire, sinueuse et sensuelle. Elle exprime un sens joyeux de l’urgence : « Cueillez dès aujourd’hui les plumes roses de la vie » dans cette ode à la danse et à la jeunesse interprétée par quatorze danseurs excellents et jeunes en vérité. […] Une œuvre exaltante, exquisément composée par Ballet Biarritz – une compagnie de premier ordre que vous pourrez attraper à New York ou à Dallas en novembre prochain. En tout cas elle vaut bien cinq heures de train au départ de Paris.
Dance Europe, François Fargue • avril 2002
 
Dans la production originale, ces biches étaient parées de plumes. Thierry Malandain a conçu sa chorégraphie à partir de ce détail : le plateau balisé de plumes d’autruche roses dressées sur des plots, évoquant selon la volonté des danseurs une forêt ou un ciel de traîne, dessinant des lignes ou suggérant des ailes ou des flèches. Vive, alerte, ludique, rigoureusement construite comme la musique, la chorégraphie a la légèreté et la douceur de ces plumes. Pour un Ballet Biarritz très en forme, Malandain vient d’ajouter une de ses plus belles pièces à l’inventaire des Ballets russes qu’il propose.
Danser, Jacky Pailley • avril 2002

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